Les infections à Clostridium difficile (ICD) : nouveaux enjeux

Une ICD est définie par un tableau clinique compatible avec une ICD et la mise en évidence microbiologique d’un C.difficile producteur de toxines dans les selles, en l’absence de toute autre cause évidente de diarrhée.

Rappels
• C.difficile représente de 10 à 25% des diarrhées post antibiotique et 10% des diarrhées nosocomiales (c’est le principal agent infectieux provoquant des diarrhées associées aux soins)
• Seules les souches toxinogènes sont pathogènes
• La récidive à 2 mois est d’environ 25%

Evolution des ICD ces dernières années
• plus sévères
• plus fréquentes
• plus réfractaires aux traitements

Mais, les ICD sont actuellement sous diagnostiquées

Conduite à tenir
• la recherche de C.difficile doit être systématique en cas de diarrhée associée aux soins
• le dépistage de C.difficile n’est pas recommandé chez les patients asymptomatiques (le portage asymptomatique de souche toxinogène existe et la colonisation ne nécessite aucun traitement)
• le contrôle en fin de traitement n’est pas recommandé, les critères de guérison sont purement cliniques
• la recherche de C.difficile toxinogène nécessite une prescription explicite.

Diagnostic
Les méthodes moléculaires (PCR) réalisées seules sont d’interprétation délicate et les méthodes détectant les toxines, par EIA, manquent de sensibilité.

Le meilleur compromis est l’utilisation d’un algorithme diagnostique 
(recommandations européennes et américaines)

Nous utilisons aujourd’hui, au laboratoire, un algorithme diagnostique qui combine des tests très sensibles (Ag GDH) et très spécifiques (Toxines A et B) pour le screening, ainsi que la biologie moléculaire (PCR en temps réel) pour la confirmation.

Nous concluons notre recherche par un avis sur la probabilité ou non d’une ICD

D’après une communication de F.Barbut, du CNR Clostridium difficile, Hopital Saint Antoine, APHP, 48e journées de Biologie Praticienne décembre 2014