[Infos Médecins] Hépatite E
En France, l’hépatite E est désormais plus fréquente que l’hépatite A. Elle constitue un problème majeur de santé publique.
Transmission
Pays en voie de développement : transmission oro-fécale hydrique pour les génotypes 1 et 2, forme épidémique
Pays industrialisés : transmission à partir d’un réservoir animal (porc, sanglier, chevreuil, chat, lapin pour les génotypes 3 et 4) => cas isolés autochtones
En France, en 2008-2009, 30% des animaux abattus avaient des Ac anti-VHE et le VHE circulait dans 65% des élevages.
Contamination à partir de viande de porc essentiellement mais aussi à partir des coquillages et des végétaux situés à proximité des élevages de porc => il est recommandé aux personnes présentant un risque majoré de forme grave d’HVE (femmes enceintes, personnes immunodéprimées et personnes présentant une maladie du foie sous-jacente) d’éviter de consommer de la charcuterie crue à base de foie de porc (figatelles corses et saucisses de foie de Toulouse ont un fort % d’ARN VHE positif).
Risque transfusionnel car il y a une phase virémique et on ne teste plus les transaminases chez les donneurs de sang (on ne teste pas non plus le VHE) => en 2014, un don sur 2200 est positif en France pour le VHE.
Clinique
Incubation de 40 jours, asymptomatique dans 2/3 des cas, phase prodromique de 3 à 7 jours puis phase ictérique de 1 à 2 semaines
Hépatites sévères et fulminantes (mortalité de 0,5 à 4%) => surviennent surtout sur des hépatopathies chroniques notamment cirrhose alcoolique
Passage à la chronicité possible (dans 60% des cas pour les patients immunodéprimés)
Complications neurologiques (Guillain-Barré, myopathies proximales, encéphalites, cryoglobulinémies, …)
Les femmes enceintes, en particulier au cours du troisième trimestre, présentent une élévation du taux de mortalité jusqu’à environ 20%.
CHU Toulouse => 1851 cas en 2013 => âge moyen 55 ans (âge moyen VHA et VHB voisin de 20 ans)
Diagnostic
Le diagnostic de certitude repose sur la mise en évidence du virus dans le sang et/ou les selles par PCR (si négative, on peut faire la sérologie).
Quand doit-on penser à l’hépatite E en France ?
– en première intention devant toute hépatite aiguë
– surtout chez un homme > 50 ans
– en cas de suspicion « d’hépatite médicamenteuse » (4% sont des hépatites E)
– en cas de cytolyse hépatique associée à des signes neurologiques
– en cas de cytolyse hépatique même minime chez un patient immunodéprimé
Traitement
Hépatites E chroniques => Ribavirine : réponse positive à 100% (traitement 6 mois)
Vaccination => vaccin chinois : efficacité de 100% sur plus de 100 000 patients, pas d’AMM aujourd’hui
Référence
(Conférence BioMérieux 2013, RFL mai 2015)